Le sachet plastique, un désastre écologique qui peut aussi conduire en prison

L’utilisation des sachets plastiques est rentré dans les habitudes. Cependant, le sachet plastique constitue un problème en raison de son utilisation abusive, causant ainsi de nombreux dégâts sur l’environnement et par ricochet sur la santé humaine. En effet, le temps moyen de décomposition des sacs plastiques est de 400 ans, quatre siècles où ils feront partie de la vie quotidienne de nos sociétés. Dans certaines villes d’Afrique comme Cotonou, certains quartiers, rues et marchés sont submergés par les déchets constitués majoritairement de sachets plastiques. Ceci accélère le risque d’inondations pour cette ville et représente un poison pour la santé des populations.

Conscient des différentes menaces sur la santé et l’environnement, l’Assemblée nationale béninoise a décidé d’amener les citoyens à un comportement écoresponsable. C’est ainsi qu’elle a adopté la loi Nº2017-39 le 3 novembre 2017, portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin, qui a été promulguée par le Chef de l’Etat le 26 décembre 2017.

Il est regrettable de constater qu’en dépit de cette loi, la pratique demeure dans les grandes villes du pays. Or selon l’article 27 de la constitution béninoise du 11 décembre 1990,<< toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre […]. >>

Impacts des sachets plastiques

Selon plusieurs études scientifiques menées sur les sachets plastiques, notamment celle réalisée par le Syndicat Intercommunal d’Elimination des Déchets Ménagers du Territoire d’Orient (SIEDMTO) en France, leur durée de vie varie entre 100 et 400 ans en fonction des conditions et leurs conséquences, diverses.
Nous avons entres autres :

Sur l’environnement :

L’environnement est la première victime de ce poison, qu’est le sachet plastique.

  • La pollution esthétique ou visuelle : Les sacs plastique une fois utilisés, se retrouvent par centaines de millions dans la nature, très souvent jetés et/ou transportés par le vent. Ils sont un peu partout, dans les grandes villes surtout, où ils jonchent les sols, les plages, le long des rivières et même dans les arbres, entrainant ainsi une dégradation des paysages et une destruction de la biodiversité.
  • La pollution atmosphérique : Les populations africaines et en particulier celles du Bénin, pour réduire les sachets plastiques dans l’environnement procèdent simplement à leur incinération, alors que l’article 68 de la Loi-N°-98-030 portant loi cadre sur l’environnement en République du Bénin stipule que :<> Cette pratique libère surtout du gaz carbonique, renforçant de ce fait l’effet de serre et contribuant ainsi au phénomène de réchauffement climatique qui constitue l’un des problèmes environnementaux majeurs pour lesquels le monde entier se mobilise.
  • Inondations : Par ailleurs, la mauvaise gestion des sachets plastiques peut également provoquer des inondations avec le bouchage des conduites d’eau de ruissellement. À Cotonou, la capitale économique du Bénin, cette situation accroît les risques, du fait de l’occupation des passages naturels de l’eau par les habitations.

Sur la santé humaine :

Les conséquences des sachets plastiques n’épargnent pas l’homme. La santé publique étant menacée, les hommes sont souvent sujets au/aux:

  • Cancer : «La fumée produite par l’incinération des sachets plastiques contient des dioxines cancérigènes». En effet, ce gaz toxique s’attaque aux poumons provoquant ainsi des cancers .
  • Paludisme : La stagnation des eaux de pluie provoquée par les plastiques jetés au sol crée des gîtes larvaires pour les moustiques d’où la prolifération du paludisme, une maladie qui tue un enfant tous les jours en Afrique.
  • Maladies diarrhéiques : Le dépôt des sachets plastiques dans les caniveaux est un obstacle à l’écoulement des eaux. Il en résulte une situation d’insalubrité qui est une porte ouverte aux maladies diarrhéiques, notamment le choléra.

Que faire donc chers lecteurs et lectrices des Bavards du Droit pour adopter un comportement eco-responsable ?

Il n’y a aucun doute que l’utilisation des sacs plastiques est catastrophique pour notre environnement d’où son encadrement juridique. Les sacs plastiques étant en effet, une source de pollution considérable, il faut donc :

✔️limiter sa consommation en matières plastiques non biodégradables ; car d’après l’article 16 de la loi Nº2017-39 du 03 novembre 2017 : <>

✔️éviter de les jeter aux abords des voies, dans les caniveaux mais plutôt dans des endroits indiqués pour faciliter la collecte et le recyclage ; car selon l’article 14 de la loi nº2017-39 du 03 novembre 2017 :<< Quiconque déverse ou jette les sachets en plastique dans les infrastructures des réseaux d’assainissement, dans la mer, les cours et plans d’eau et leurs abords, est puni d’une amende de vingt cinq mille (25 000) francs CFA à un million (1 000 000) de francs CFA et d’une peine d’emprisonnement de trois (03) mois à six (06) mois. En cas de récidive l’amende est portée au double.>>

✔️éviter le contact de la nourriture avec le plastique surtout les sachets plastiques ;

✔️utiliser comme alternative, des sacs en tissu naturel (coton, raphia, etc.) ou encore des paniers qui sont tous réutilisables et plus économiques ;

✔️éviter de brûler les sachets plastiques pour faire le feu de cuisine.

Felixio de SOUZA

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